Paroles et musique de Christian Paccoud

Ca y est ça brûle au quartier noir
Dans la rue de la vie sans ailes
Les derniers mots de notre histoire
Voilà que casse la ficelle
Sous les yeux figés des milices
Qui contrôlaient chaque secousse
Tu n’étais qu’un homme mon fils
La terre a ravalé sa source !

Ca y est ça tombe à la muraille
Ca ruisselle sur les trottoirs
Voilà que saigne la ferraille
Que s’étouffent les encensoirs
Les vignes rouges qui se rongent
Et la boue qui nous éclabousse
Voilà qu’on se jette l’éponge
La terre a ravalé sa source !

Ca y est ça tire à la mitraille
Pilonnés sous les roues des chars
Les derniers généraux du rail
L’agonie d’un nouveau départ
Ca y est les enfants qui s’éteignent
Sous l’averse autrefois si douce
Voici la banque en fin de règne
La terre a ravalé sa source !

Ca y est ça cogne des troncs d’arbres
Soufflée, minée, pillée la terre
Cassé le sucre sur le marbre
Le monde n’est plus qu’un tonnerre
Voici le temps des dédicaces
Dans la forêt rose de mousse
Dégringolent les carapaces
La terre a ravalé sa source !

Ca y est la mer qui tape au fond
Ca y est la terre crache les hommes
Voici les quatre-vingt typhons
De la « british pétroleum »
Voici les humains qui s’étonnent
Qu’avons-nous fait dans la secousse
Tout allait, la bourse était bonne
La terre a ravalé sa source !

Qu’avons-nous fait dans la secousse
Dans la forêt rose de mousse
Et la boue qui nous éclabousse
La terre a ravalé sa source

C’était en juillet sur la terre,
Il y a des années-lumière !