Paroles et musique de Christian Paccoud
Comme l’eau que tu fais monter
Jusqu’à nos souliers, nos décors
Dans l’air embué de fumée
Sur la mer et les poissons morts
Par l’entremise à fleur de nerf
D’une alerte désinformée
Avant la soupe et le dessert
De l’international banquet
Je te pends au nez
Parce qu’on respire à contre sens
Que l’avenir est un chien fou
Qu’au regard des marchands d’essence
L’homme est une bouche d’égout
Dans l’écho brisé de nos rires
Face à vous dans vos Hugo B
Par l’élégance à contredire
Que l’homme est un acte manqué
Je te pends au nez
Parce que les hommes aux châteaux
Qui taquinaient de la baguette
Vendaient les nègres au kilo
Et les négresses à la braguette
Par l’indécence à vivre avec
La rente à vie de la misère
D’un peuple qui ferme le bec
Et qui s’agrippe à vos affaires
Je te pends au nez
Pour avoir mis la femme en voile
Brillante de virginité
Pendule aux branches de l’étoile
Aux aiguilles de tes clochers
Pour ces armées de cuisinières
Que tu culbutais par hasard
Jusqu’aux enfants de l’adultère
Que tu salissais de placard
Je te pends au nez
Pour avoir brisé les théâtres
A coups d’orgies dans les coulisses
Qui falsifiaient des acrobates
Comme on fait colliers de saucisses
Jusqu’à la fin de la chanson
Que tu maquillais à l’outrance
Puisque la Fanette en bonbon
Fais des suicides à Malipense
Je te pends au nez
Je suis là sous tes projecteurs
Dans le fracas de tes sirènes
A cheval sur la dernière heure
A genoux, froide mais sereine
Depuis l’hiver de nos souffrances
Et puisqu’il n’est plus de printemps
Je te frappe d’inexistence
Je viens, je suis la fin des temps
Qui te pend au nez !