Texte de Christian Paccoud
L’homme aux cheveux d’orange
En chemisette à
Carreaux
Droit, tire à pile ou mange
Demain c’est recta
Verso
Il a mis les ficelles
A deux sous le bouchon
Renversé les gamelles
Ecoulé les bidons
L’homme aux cheveux d’orange a du poids dans les plombs
L’homme aux yeux d’écarlate
Aux pantalons golf
A trous
Pointe et tire à la patte
Les voleurs d’étoffe
Au trou !
Il a fermé la porte
A triple tour de clé
Le chien-chien qui rapporte
Fait la fête aux pompiers !
L’homme aux yeux d’écarlate est un azimuté
L’homme à la voix fluette
Aux escarpins d’I-
talie
Lance à la devinette
Des nouvel-les d’i-
gnorie
On l’écoute à vingt heures
On a froid dans le dos
Les morts et les vainqueurs
Et « salut l’embargo ! »
L’homme à la voix fluette est un mêli-mêlo
L’homme au ceinturon d’or
Au parapluie vert
Matin
Plante bandit pandore
Son couteau d’amer
Il frappe du genou
A deux pieds dans la gueule
Tire et remue son coup
Pis fait ronfler la meule
L’homme au ceinturon d’or est de plus en plus seul
La femme aux allumettes
A la robe d’or-
gandi
File, douce amourette
L’homme qui s’endort,
grandi
On la suit de la bouche
On a chaud dans les mains
L’eau de vie qui se couche
Fait danser les pantins
La femme aux allumettes a du feu dans les mains
Le grand ordonnateur
Aux cheveux d’orange
Amer
Pointe aux yeux rouge cœur
La voix qui dérange
Eclaire
Il a fermé ficelle
Il a serré les poings
Renversé les nouvelles
Rapporté le chien-chien
Dix huit trous dans les pattes
La golf à fond la gueule
Les voleurs d’écarlate
Lit de vin d’homme seul
La femme aux allumettes
L’eau de vie pour la bouche
L’homme à la devinette
Et les pantins se couchent
La porte à triple tour
Fait tomber l’embargo
Vingt heures est à l’amour
Et tu l’as dans le dos !
Le grand ordonnateur est faux !