Paroles de Christian Paccoud, musique de Claude Povillon
Le soir au café du vieux port
Les marins parlaient de bateaux
De voiles et de conquistadors
De capitaines et de matelots
Et ça barbotait dans les verres
Quand la mer monte, ils montent aussi
Elle, elle s’en foutait de la mer
Elle voulait des souliers vernis
Des noirs, avec un papillon
Sur le dessus comme Emilie
Qui connaissait tous les garçons
Qui avaient des souliers vernis
Il est arrivé un matin
Il est descendu de l’auto
Il devait arriver de loin
Ca se voyait à son chapeau
Il l’a regardée dans les yeux
Il a commandé : « un whisky !»
Elle, elle s’était fait prendre au jeu
Il avait des souliers vernis
Il avait l’air bien éduqué
Il parlait de tout, de Paris
Puis il a dit : « si tu voulais,
Tu aurais des souliers vernis »
Elle, elle est restée là, sans voix
Il a dit : « viens, j’ m’appelle Jacky »
Et elle a pas compris pourquoi
Ils ont pris le train pour Paris
Maintenant, au café, les vieux porcs
Les hommes la mènent en bateau
Des voiles, y en a plein dehors
Dans les vitrines pour travelos
Et les « barbots » vident leurs verres
Emilie monte, elle monte aussi
Paraît qu’il faut se laisser faire
Pour avoir des souliers vernis
Mais sur le mur les papillons
Qui tournent au dessus de son lit
Lui disent : « il en faut du pognon
Pour avoir des souliers vernis »
Voilà, monsieur le commissaire
Pardonnez son mauvais français
Mais pour faire l’amour aux notaires
Pas besoin d’être licenciée
Vous n’aurez qu’à la mettre en terre
Près de sa mère en Algérie
Ca ne doit pas coûter plus cher
Qu’une paire de souliers vernis