Paroles de Christian Paccoud
Ma terre, oh! toi ma terre
Je t’écris d’encre rouge
Comme tu ne sais pas lire
Je te parle en passé.
En pensées par nos pères
Aux plumeaux noirs de rouge
Par devant que mourir
Il est tant de parler
Dieu, parrain de misère
Qui buvait le vin rouge
N’est plus que cor et lyre
A jamais déposé
Sous les masques de guerre
Les pauvres ont vu rouge
Et par manque de dire
Ils se sont liquéfiés
La mer qui les portait
Perlait sa rosée noire
De pétroleux désirs
De voir la vie en bleue
Comme au temps des muguets
De l’âne au tableau noir
L’eau du pont des soupirs
D’avant le grand « ma….heu ! »
Ma terre, oh! toi ma terre
Je saigne d’encre rouge
Et le ru qui s’étire
En un flot mensonger
Porte du nucléaire
La faute au bouton rouge
Que des savants fakirs
Ont fini par pousser
Le monde est une guerre
Parsemée de points rouges
De cible en cible ils tirent
Mais disons qu’ils tiraient
Pour une vierge en l’air
Se mettaient dans le rouge
Sans âme et sans plaisir
Ils s’emboursicottaient
Jamais ils n’ont cessé
Et la messe était noire
Qui les faisait mûrir
Par écrans fallacieux
Et tout ils achetaient
Même l’amour en foire
Le sexe en tirelire
D’avant le grand « ma….heu ! »
Ma terre, oh! toi ma terre
Que je vou-voyais rouge
Toute à l’heure d’en finir
Avec l’humanité
Prophètes et grands frères
Ministres aux armées rouges
Vous n’auriez su prédire
Ce qui est arrivé
Apocalypse, enfer
Le grand nuage rouge
Coupables et martyrs
Ensemble , ils s’irradiaient
Tombés d’un ciel d’hiver
Du bar de l’étoile rouge
Du bord du vide au pire
Ils s’entre-suicidaient
Mais voilà comme un mais
Comme une trait d’amour noir
Voilà la vie qui vire
Et nous ouvre les yeux
Voilà le ciel de mai !
Le voilà le grand soir !
Voilà le grand sourire
Voilà le grand « ma….heu ! »
Comme un théâtre en l’air
S’ouvre un grand rideau rouge
Vingt cent mille tonnes de rire
Déversées, dévastaient
Des la-la des lon-laires
Des filles aux seins rouges
Des cors et des lyres
Des joyeux des benêts
L’âne criait « à boère ! »
Toto pleurait du rouge
Certains pissaient de rire
D’autres riaient d’un pet
Dieu qui pleurait sa mère
Dans un vieux drapeau rouge
C’est trop bon de le dire
Mais j’ai vu Dieu bander !