Texte de Christian Paccoud
La plus belle femme du monde, c’est toujours l’autre
Celle du bar à coté
Qui sirote un irish
Avec deux doigt de café
Et un faux air british
Celle qu’est pas sous ton aile
Pas sous ton arrosoir
Que t’en vois la dentelle
Que tu peux pas y croire
Quelle couleur elle est ?
Bleue..blanc…rose
La dentelle, la vraie
Tu sais ça rend tout chose
Et tu la r’garde vieux
T’en peux plus dans ton jean
Ton fute contre ses yeux
T’aurais bien mauvaise mine
La plus belle femme du monde
C’est toujours l’autre !
C’est celle qui t’a dit va
Poser tes bottes ailleurs
Qui t’a fait chialer là
Qui t’a crever les heures
Tu sais ces heures insurmontables
Qui tournent sur l’absence
Ce vide insupportable
Où tu souffres en silence
La plus belle femme, la vraie
Celle qui m’ferait jouir
C’est cette foutue trainée
Qui m’a dit de partir
Alors je suis parti
J’ai pris des avions de bateaux des fusées des fusils des traîneaux des chevaux
J’ai remonté le temps
Je me suis retrouvé
Juste au commencement
Quand tout n’était pas fait !
Je marchais les pieds nus dans la forêt déserte
Les branches se cassaient sour mes pas insoumis
J’avais plus de chevaux, plus de femelles offertes
Que le diable n’aura jamais à sa merci
Entre deux silex et un caillou
Elles ont balancé leur lumière
Un peu comme un joue contre joue
Et l’homme a inventé la guerre
Alors j’ai pris la fuite
Je gagnai le rivage
Il fallait faire très vite
Je prenai… le voyage…le voyage
Ca fait trois millions d’ans
Que je vogue vers toi
Poussé par tous les vents
De l’amour plein les bras
Je suis à la conquête
De l’infini petit
De la force plein la tête
Et la tête toute en vie
Ivre sur mon bateau, je rentre dans le port
Je prend toutes les routes et je remarche encore
Tu peux pas m’arrêter : on arrête pas l’amour !
On brise les années on casse un peu les jours
Et puis c’est à la nuit qu’on plate son couteau
Et c’est le fou qui tombe et s’égraine en saglot
Quand l’homme n’est qu’un chien et qu’au sexe on l’ampute
Que ce soit au couteau soit, mais au moins… qu’on l’affûte !